Pour des raisons politiques mettant en jeu les relations entre partis de la majorité, François Hollande a décidé de fermer la porte à l’exploitation du gaz de schiste en annulant toutes les demandes de permis d’exploration mais aussi d’enterrer le débat sur le gaz de schiste.
Aucun argument sérieux n’est venu appuyer cette décision unilatérale
Le gouvernement n’a même pas réalisé une étude d’impact.
« La France a le devoir d’évaluer les ressources potentielles et sa mission est de chercher à développer des modes d’exploitation propre »
Refuser le débat , refuser les études et l’exploration , c’est refuser de savoir, c’est refuser le progrès pour éviter la tentation, c’est un précédent dans le principe de précaution.
France , il est urgent de redonner la parole au débat, aux chercheurs, aux scientifiques et techniciens, aux décideurs économiques et aux citoyens afin d’établir un vrai dialogue.
Ce débat doit concilier l’efficacité environnementale, économique et justice sociale.
Bien sûr, il y a lieu d’encadrer très strictement la recherche en la matière, mais la France n’a pas le droit d’ignorer le potentiel de cette ressource et doit donc se donner les moyens et le temps de chercher les techniques d’extraction propres et acceptables
L’expérience américaine a montré qu’il pourrait s’agir d’un véritable tournant industriel, il pourrait donner à la France et à l’Europe un nouvel élan économique, une nouvelle compétitivité de son industrie, une nouvelle croissance et de nombreux emplois.
Le gaz de schiste aux Etats-Unis est cinq fois moins cher que le gaz importé en Europe et il est très abondant et sera bientôt exporté. Il a permis aux Américains de réduire les émissions de gaz à effet de serre en réduisant la consommation de charbon et il permet de retarder la construction de nouvelles centrales nucléaires.
La transition énergétique et environnementale doit être un modèle de société et de développement économique, le gaz de schiste pourrait y jouer un rôle majeur.
Il faut créer rapidement une commission chargée d’étudier les conditions d’exploration expérimentale avec toutes les parties prenantes
La France est le seul pays au monde à interdire l’exploitation de ces hydrocarbures de schiste, la France ne peut pas être contraire à l’esprit de débat et contraire à l’idée de progrès.
C’est son avenir et l’avenir de ses enfants qui est en jeu.
Sans vouloir jouer à l’emm…, jai entendu dire que cette technique d’extraction requiert d’importantes quantité d’eau à laquelle il faut adjoindre des dizaines de composés chimiques, pas toujours sans danger pour l’environnement (doux euphémisme -:)) et pour la nappe phréatique…? Exact ou intox? Cela étant, quant aux principes, je suis tout-à-fait d’accord avec toi qu’une telle décision ne peut pas se prendre pour des motifs « d’image politique », mais bien après des études sérieuses et complètes, et objectives !, d’impact économiques et écologiques. Bonne continuation.
Merci Paul pour ton commentaire.
Il est exact que c’est un des points faibles de la fracturation hydraulique, la technique nécessite des améliorations pour annihiler ces risques de pollution de la nappe phréatique.
C’est justement le rôle que doit jouer la communauté scientifique, l’Etat étant là pour fixer les conditions à une exploitation à risques minimum.
Monsieur Carnoy,
Avec tout le respect que j’ai pour vous, permettez-moi de ne partager nullement votre point de vue…parfois amèrement et je m’en excuse d’avance… Mais n’est-ce pas çà débattre ?
Je viens de lire votre article sur le « gaz de schiste » et suis abasourdi par votre manque de jugement et d’analyse lié à la décision française. Et ne nous parlez pas de débat public sur le sujet, vous savez pertinemment bien qu’en cas de retournement politique sur le sujet, il n’y en aura pas! Seuls les lobbyistes et les décideurs économiques auront le dernier mot. Sans compter que les fonds octroyés aux chercheurs et scientifiques « indépendants », et triés sur le volet, auront certainement d’excellents arguments chocs : croissance, emploi et impact minimum sur l’effet de serre !
En tant qu’ingénieur chimiste, ancien responsable du raffinage et du marketing de produits pétrolifères, je comprends votre jugement. Mais se demande où reste votre sens des responsabilités environnementales ?
Pourquoi, plutôt que de critiquer la décision de Mr. Hollande et le manque d’une étude d’impact, n’avez-vous pas jugé utile de critiquer l’expérience américaine sur le sujet ? Parce qu’elle fait froid dans le dos…
Le fracking aux USA existe depuis à peine 10 ans :
– Que connaissons-nous de son impact environnemental à long terme? RIEN !
– Que font-ils des eaux usagées ? Puits d’enfouissement dans le sol – impact inconnu ! Et ce sera clairement la solution que les industriels prendront pq le coût environnemental serait trop cher ! La soif de l’argent ayant bien plus d’importance que la soif des hommes !!!
– Qu’en est-il de la possibilité de pollution des nappes phréatiques ? Allons-nous devoir subir les futurs mensonges d’industriels peu scrupuleux ? (cfr. Brockovich><PG&E, 1993)
Et si l'extraction in-situ (soi-disant) pollue moins, qu'en est-il des nombreux sites ex-situ de par le monde ?
– Pourquoi l'Etat du Vermont refuse-t'il la pratique du fracking ?
– Les tremblements de terre sont-ils liés au fracking ? Etudes en cours d'analyse !
– Pourquoi le Québec ferme-t'il sa seule usine de fracking ?
– Si l'huile de schiste est récupérée, en est-il de même pour le gaz ? Je n'en suis plus sûr, mais il me semble que non pq lié à un coût suppl. de stockage.
– Si le gaz de schiste est 5x moins cher aux USA, ne pensez-vous pas que c'est parce que les normes environnementales sont bafouées ?
– Ont-ils seulement une Commission d’études de ces nouvelles exploitations ? Si non, que pouvons-nous penser des Commissions en Chine, au Brésil, en Estonie ou encore en Russie ?
– Le schiste bitumineux ne génère-t‘il pas plus de gaz à effet de serre que les carburants fossiles conventionnels ?
– Ce même schiste ne libère-t’il pas dans l’atmosphère du Radon, de l’aniline ? N’est-il pas source de nombreux cancers comme celui du poumon ou encore du scrotum ?
– Qu’en est-il de l’extraction du schiste bitumeux sur la richesse biologique du terrain et son écosystème ?
– Pour chauffer le schiste bitumeux à 500°, je n'ose imaginer la quantité d'eau utilisée et donc le volume de déchets engendrés par ce processus. D'ailleurs d''où viendra cette eau ? Et où la trouveront-ils pour les sites des pays dont celle-ci est déjà en pénurie, comme Israël et l’Australie ?
Nous n'arrivons déjà pas à trouver de solutions viables pour le traitement des déchets nucléaires (excepté en Finlande/Onkalo), alors allons-nous réellement trouver une solution aux déchets toxiques de traitement du schiste ?
Je pense que lorsque l’on aura répondu et résolu ses questions de manière transparentes, un autre débat pourra être lancé sur la viabilité à long terme de ce nouveau système d’extraction.
Mais je ne suis pas dupe, les Hommes n’iront pas chercher jusque-là, manque de temps, manque de croissance, de rentabilité, les mentalités n’évolueront qu’avec le temps, et plus vite encore avec un nouveau cataclysme (ex. : Japon).
Et restera toujours en suspens ce mot que beaucoup d’industriels voudraient bannir de leur vocabulaire : « DECHETS ».
Matthieu Cogels
Cher Ami,
Merci pour votre commentaire que j’ai lu avec attention.
Je vois que vous n’aimez pas beaucoup les industriels, les scientifiques et qu’en fin de compte vous n’aimez pas le progrès car pour vous c’est synonyme de déchets.
Et pourtant quoique vous en dite notre civilisation s’est construite sur l’énergie abondante et bon marché, sans énergie pas de chauffage, pas de voitures, pas de trains, pas d’avions, pas de plastiques, pas d’acier, pas d’ordinateurs ni de téléphones et pas même d’agriculture efficace pour nourrir la population.
La France ne produit plus de combustibles fossiles depuis la fermeture des dernières mines de charbon et l’épuisement des gisements de gaz de lacq, condamnée à importer la quasi-totalité des énergies fossiles qu’elle consomme au coût de 65 Mia €. par an.
Je ne cherche pas à heurter ni à vous accuser mais je me pose des questions sur l’attitude des gens qui refusent de savoir , qui veulent empêcher les recherches, qui interdisent d’explorer .
Selon moi si on s’arrête de chercher, si on refuse le progrès, il n’y aura plus de croissance et tout notre modèle social auquel je suis attaché va s’effondrer.
Je regrette que le débat ne se fasse pas sur le progrès mais sur beaucoup d’autres sujets parfois plus émotionnels.
J’ai aussi une grande conscience environnemental, et je suis convaincu qu’il y a moyen de concilier gaz de schiste et écologie, les problèmes posés par l’exploitation de ce gaz ne sont pas insurmontables et des progrès technologiques sont tout à fait possible certes il faut imposer des contrôles sévères par une autorité indépendante dotée de moyens suffisants.
Mais dire non au gaz de schiste c’est choisir de continuer à importer massivement des gaz de Russie et du charbon et vous devez savoir que coté environnemental le gaz de schiste contribue nettement moins au réchauffement climatique que le charbon.
La première étape serait donc d’autoriser l’exploration pour en connaître le potentiel, sinon la France devra inscrire un nouveau principe dans sa constitution, le principe de l’inaction ; décider sans savoir laisserait un goût amère et créerait un précédent fâcheux,celui d’un pays gouverné par la peur et non par la raison et cela au pays de Descarthes !!
Bernard-Michel CARNOY
Conférencier
Courriel : bernard.carnoy@gmail.com
https://www.bernardcarnoy.com
Bravo Mr Carnoy pour votre conférence éclairante et interpellante sur le sujet de le politique énergétique hier soir à Liège.
On aimerait avoir des esprits plus éclairés dans les couches supérieures de l’état… Notamment au niveau des choix à court terme de subsidation de l’éolien et du photovoltaïque [qui payera…?].
Peut-être une séance de fracking pourrait-elle nos politiques ;-). Plus sérieusement, espérons que vous puissiez informer nos pontes, à l’ombre de la pression médiatique pour pouvoir mener à bien la politique énergétique dans une europe qui en a bien besoin!